Comment fraterniser avec l’incertitude ?
2 stratégies éprouvées pour rester calme en pleine tempête.
Savez-vous que l’être humain a une incroyable tendance à imaginer le pire quand il est confronté à l’incertitude et qu’il doit prendre une décision importante dans sa vie ?
C’est ce que l’on appelle le biais de négativité : cette puissante capacité à croire que les effets, les conséquences de l’incertitude que nous traversons, vont être dramatiques voire même générer des catastrophes. Alors que, la plupart du temps, dans la réalité, ces effets sont exagérés et que l’on est capable de faire face grâce à notre faculté d’anticipation et d’adaptation.
Alors que se passe-t-il là-haut, dans notre bocal agité ?
Notre cerveau pirate notre attention au point de le diriger d’abord vers nos problèmes (nos supposés problèmes car ce sont alors nos perceptions de problèmes qui agissent).
Ce serait, ce qui expliquerait notre difficulté à affronter sereinement l’incertitude.
Alors, comment faire pour rester calme en pleine tempête ?
Je vous propose 2 stratégies pour naviguer sereinement dans un océan d’incertitude.
1/ Faire face à l’incertitude en se tenant à distance ou plus exactement, pratiquer la distanciation…
avec nos pensées biaisées. Considérer ces pensées comme un spectateur pour les relativiser. Il a été démontré notamment grâce aux travaux du psychologue Daniel Kahneman, que ça ne servait à rien de chercher à se convaincre d’arrêter d’y penser. Il n’est pas efficace non plus, de contre-argumenter contre soi-même. La stratégie gagnante, c’est de les tenir éloignées en les regardant avec humour, dérision, en caricaturant la situation.
Démonstration : si vous vous dites que vous allez avoir des difficultés financières en quittant votre CDI pour l’inconnu ! Vous nourrissez votre peur du manque. Vous entretenez la croyance qui vous fait penser que vous allez connaître des épreuves, que ça va mal se passer pour vous, si vous prenez cette décision.
Pour réussir à « décrocher », de cette pensée, une des techniques préconisées par l’ACT (Théorie de l’acceptation et de l’engagement) consiste à vous la raconter à haute voix, en utilisant un style comique, en singeant un humoriste (par exemple, que vous aimez et qui vous fait rire :).
Comme j’aime beaucoup Dany Boon, je vous invite à imaginer ce que dirait ce comédien en reprenant vos pensées, et l’histoire que vous vous racontez.
Pourquoi faire appel à Dany Boon ou tout autre humoriste qui vous fait rire ?
Quel est l’objectif de cette stratégie ?
- Aider notre cerveau à « défocaliser » pour rétablir un équilibre dans notre système cognitif afin de nous permettre de modifier le trajet de nos pensées, de dédramatiser et inviter nos circuits neuronaux à se câbler sur d’autres canaux. Vous me suivez ?
- C’est un excellent moyen de sortir de l’anxiété que nous générons en restant figé sur nos peurs, nos pensées nourries par nos visions catastrophiques.
Evidemment, cette technique nécessite entraînement et constance pour obtenir les réflexes adéquats et se les approprier.
2/ S’engager dans l’agir pour contrer l’incertitude
L’engagement, c’est une attitude qui signifie, prendre conscience de notre pouvoir d’action (empowerment) et de notre formidable puissance à combattre cette tendance spontanée au catastrophisme par l’ACTION.
S’engager, c’est, en quelque sorte, se mettre au défi de poser le premier pas (aussi petit soit-il) vers l’inconnu, histoire d’expérimenter notre empowerment en nous confrontant à l’incertitude.
Autrement dit, pour dépasser les sentiments d’angoisse générés par ces pensées biaisées produites par notre cerveau, préparons-nous à agir en nous challengeant même sur un point que nous pouvons trouver insignifiant.
Les bénéfices pour notre cerveau, pour notre corps, pour notre bien-être personnel seront incroyablement élevés.
En conclusion, je vous citerai cette phrase de Conrad Lecomte, psychologue clinicien :
« Agir avec certitude dans l’incertitude ».
Alors acceptons cette devise et engageons-nous avec conviction !