Vie professionnelle : c’est MA place et je la garde !
5 août 2019 : balade en mer dans les bouches de Kotor (Monténégro)
J’ai envie de vous relater une anecdote que j’ai vécue et qui m’a inspirée cette réflexion. Cette anecdote m’a fait penser à ce que certaines personnes peuvent ressentir dans leurs contextes professionnels quand elles sont tenaillées par la peur de l’inconnu.
Lisez jusqu’au bout, vous allez comprendre . 🙂
Nous avons embarqué au port de Herceg Novi pour 3 escales dans les villages et les sites historiques les plus pittoresques et les plus caractéristiques des bouches de Kotor.
PREMIER EPISODE
Quand nous arrivons à bord, le bateau est déjà bien occupé : la plupart des passagers sont installés. Les sacs de plage, sacs à dos, glacières, bouées, tapis de plage …sont largement posés sur les tables et les chaises en bois prévus pour accueillir l’ensemble des passagers. Nous (mon mari et moi) nous dirigeons d’abord vers l’arrière du bateau. Nous interrogeons courtoisement certains passagers qui ont déjà pris leurs aises en investissant l’espace sans complexe :). Malgré nos aimables sourires et nos demandes savamment préparées (en anglais, of course !), nous n’obtenons que des refus, visages froids et traits crispés. Le message est clair : les places (marquées par les objets déposés à cet escient, nous allons le comprendre par la suite…) ne sont pas disponibles.
Nous n’insistons pas. Nous sommes en vacances. Cool ! 😀
Nous tentons donc l’avant du bateau. Pas de table ni de chaise, uniquement des bancs. Même question, même scénario !
Précisons que le bateau est bondé. La compagnie qui a affrété le bateau n’a visiblement pas hésité à surbooker. Pourtant, avec une dose de bienveillance, il est possible de créer de l’espace pour 2 places. Nos gabaris nous permettant de nous substituer aisément à 2 sacs de plage ! 😀
Nous sommes en vacances. Cool !
Comme vous pouvez (peut-être) l’imaginer et le comprendre, la moutarde commence à me picoter le gosier. Zénitude ! Nous n’avons pas envie de nous prendre la tête. Donc, nous nous casons sur quelques centimètres laissés volontiers par nos charmants camarades de voyage. Un petit espace inconfortable situé en plein soleil (il fait quand même un petit 37 °), hors des toiles de protection, espace qui nous invite à nous contorsionner si nous voulons être dans le sens de la marche !
FIN DU PREMIER EPISODE
EPISODE 2
Nous débarquons à Pérast. Superbe village qui a hérité de l’architecture vénitienne et qui offre des palais vénitiens de toute beauté, des églises, des chapelles et des ballades romantiques sur le front de mer. Un petit bijou.
A la fin de cette escale, les passagers regagnent l’embarcation. Quand nous arrivons à l’arrière du bateau, peu de personnes sont déjà installées. Nous nous posons sur un banc. A peine assise, une femme me balance son sac de toile sur les genoux en me sifflant rageusement (dans un anglais approximatif mais suffisamment évocateur pour être compris !) « This is my seat ! let me my seat ! »
Nous échangeons des regards mi-surpris, mi amusés avec mon époux. Aurait-on râté quelques pratiques locales ? les places seraient-elles numérotées, réservées, certifiées conformes avec empreinte génétique ?
En conservant notre calme (cool, nous sommes en vacances :D), le plus courtoisement possible, j’ai fini par répondre à cette dame que chaque passager avait acheté son billet et donc avait le droit de s’asseoir dans ce bateau, qui d’ailleurs , n’avait rien d’un bateau privé. Furieuse, elle s’est posée sur un banc voisin en boudant magistralement, les bras croisés sur sa poitrine comme une enfant contrariée qu’on vient de priver de mousse au chocolat ou…de téléphone portable (au choix selon votre référentiel 😀 ).
Le plus surprenant, c’est que cette charmante personne a bénéficié de la solidarité des personnes assises à mes côtés qui, manifestement, adhéraient à sa pratique !
La traversée s’est poursuivie jusqu’à la prochaine escale.
FIN EPISODE 2
Escale à Kotor, la perle du golfe adriatique. Lovée entre la mer et des parois rocheuses impressionnantes, ville historique aux nombreux palais, entourée de fortifications : le joyau du Monténégro.
EPILOGUE
Au retour, c’est un jeune couple autrichien qui s’est fait incendié par une autre gentille dame locale car il prenait SA place. Les jeunes gens sont venus nous rejoindre là où nous étions installés. Nous les avons accueillis avec un sourire de soutien (qu’ils ont apprécié, je crois) et nous avons partagé notre surprise sur la permanence de cette idée fixe : garder SA place , une place qui n’appartient à personne d’ailleurs.
Il y a probablement des facteurs culturels voire historiques qui sous-tendent ce comportement possessif, cette angoisse de perdre SA place. Rappelons nous que le Monténégro a subi des invasions successives par des peuples aussi divers que des Serbes, des Turcs, des Vénitiens, des Autrichiens, des Hongrois… Ce qui laisse des traces dans l’inconscient collectif et peut permettre de comprendre pourquoi ce besoin de sécurité semble si fort dans cette anecdotique attitude. Hypothèse 🙂
Ce que cette anecdote évoque pour moi :
⇒ ⇒ ⇒ Une incroyable habitude à vouloir se créer un espace connu et rassurant, un instinct de propriété quelque peu surdimensionné et inadapté à la situation car je le précise (si certains en doute) les placements sur ce bateau étaient tout à fait libres, non dirigés, non numérotés. Je ne vous cache pas ma tristesse à observer et constater ce type d’attitudes humaines, qui, plus est, en vacances. Quand les contraintes sont celles que l’on veut vraiment s’imposer, quand la souplesse s’invite au quotidien !
PEUR DE PERDRE MA PLACE … AU TRAVAIL
Tirons des enseignements de cette situation en la rapprochant de l’univers professionnel !
Donc, au travail, cela se traduit par des angoisses liées à l’idée même de perdre son emploi, son rôle dans l’organisation dans laquelle je travaille. Alors je m’accroche, même quand je suis mal dans mon travail.
Je veux :
- Garder ma place parce que j’ai crée une habitude qui me conforte dans mes schémas de pensée, qui me rassure et m’empêche d’accéder à une vision différente de ce que je produis.
- Garder ma place ou plus exactement, sauvegarder ma place par peur des autres parce que je pense que je vais perdre cet espace vital construit, mes repères, mes acquis.
- Garder ma place parce que je manque de confiance en moi, en ma capacité de la trouver ou de la (re)créer si le contexte change, évolue autour de moi, par ce que je ne crois pas suffisamment en mes capacités de rebond, d’adaptation, de créativité.
- Garder ma place car je ne fais pas suffisamment confiance aux autres et que je crois que mon environnement est hostile, peu fiable.
Percevez-vous l’analogie avec une situation professionnelle, un poste, un environnement de travail, qu’on n’a peur de quitter, auquel on s’accroche coûte que coûte même quand la place est devenue inconfortable ??
Vous me recevez ? Comment cette histoire résonne-t-elle pour vous ?
Je vous remercie de m’avoir lue et serai ravie de connaitre vos feedbacks.
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