Emploi – Carrière – Choisir son travail ou le subir ?
Il y a quelques temps, j’ai été particulièrement touchée par la parole d’une femme, cadre territoriale de 53 ans que j’ai accompagnée dans un projet de mobilité professionnelle. Au cours d’une séance, elle m’a confié que le travail introspectif et réflexif que nous faisions ensemble depuis quelques semaines, lui avait permis de prendre conscience d’un fait important : pour la première fois depuis le début de sa vie professionnelle, elle s’autorisait le droit de choisir sa voie professionnelle. Claire (nous l’appellerons ainsi) n’avait en fait jamais véritablement CHOISI ni son métier, ni les postes qu’elle avait occupés, ni les employeurs qu’elle avait eus. Au fil des ans, Claire s’était laissée « glisser » (je cite) vers des situations qu’elle n’avait jamais vraiment désirées, attendues, recherchées.
L’histoire de Claire
A 53 ans, grâce à cette réflexion accompagnée, elle constate qu’elle n’a jamais décidé, ni construit, ni choisi son parcours professionnel. Claire explique d’ailleurs que ça démarre bien avant son premier poste. En effet, déjà, pendant ses études, elle n’a pas choisi d’étudier le droit public, elle s’est laissée orienter vers la faculté de droit par « tradition familiale ». Elle n’a pas souffert pendant ses études mais elle ne s’est pas non plus réellement épanouie dans ce domaine. Bonne étudiante, elle a fourni les résultats attendus par son entourage familial et s’est retrouvée diplômée et qualifiée en droit public sans l’avoir personnellement souhaité.
Son diplôme en poche, Claire a passé et réussi son concours de rédacteur qui lui a permis de décrocher son premier poste d’assistante juridique dans une grande collectivité. Claire a poursuivi ce cheminement tracé en se présentant quelques années plus tard au concours d’attachée territoriale qu’elle a réussi aussi, à son plus grand étonnement, d’ailleurs ! Grâce à ce nouveau grade, elle a été rapidement nommée à un poste d’encadrement dans le domaine des marchés publics. Considérée comme un bon élément par son employeur (le même), Claire est une femme consciencieuse, rigoureuse, impliquée dans son travail. Celui-ci ne comprend pas pourquoi, à 53 ans, « elle se pose autant de questions sur sa situation professionnelle » et pourquoi elle souhaite s’engager dans une démarche personnelle de changement professionnel…(je cite).
A ce moment-là, Claire n’est d’ailleurs pas en difficulté sur son poste, ni dans son service. Il me semble important de le préciser ici.
Elle ressent « juste » le besoin (légitime) d’être en phase avec elle-même, la nécessité de prendre la main sur ce qui lui arrive et enfin, de se donner l’opportunité de décider par elle-même, pour elle-même !
Claire vient de prendre conscience de ce qu’elle éprouve, ses doutes, ce sentiment d’imposture qui commence à peser sur sa qualité de vie au travail. Parce qu’elle est une manager responsable et attentive, elle a souhaité agir avant de se démotiver et de partager sa démotivation avec son équipe.
Le concept de locus of control
La façon dont Claire s’est positionnée dans sa vie professionnelle relève du locus of control externe (locus externe, en français). Le concept de locus (Julian Rotter) permet d’identifier et donc de mieux comprendre nos positions de vie, les attitudes que nous exprimons inconsciemment pour cheminer dans la vie. Ici, nous nous limiterons au locus qui concerne la trajectoire professionnelle. Ce concept nous donne des clés d’analyse et nous permet de gagner en connaissance sur nous-mêmes, sur notre personnalité, notre rapport au monde.
Le lieu de contrôle renvoie au système de croyance de chacun d’entre nous. Il existe 2 types de locus : le locus externe et le locus interne.
Pour faire simple et synthétique, le locus externe repose sur la croyance suivante : nous pensons que notre vie est contrôlée par des facteurs externes qui ne dépendent pas de nous, des évènements extérieurs sur lesquels nous ne pouvons agir. Ces évènements ont un pouvoir d’influence important sur notre sort, nos performances, nos réussites. Le hasard, le destin décident pour nous, en quelque sorte.
Pour en revenir à Claire, c’est une femme qui a cheminé tout au long de son parcours professionnel en posture de locus externe. C’est lorsqu’elle commence à se sentir en « décalage » avec ce qu’elle vit au travail, qu’elle prend du recul et qu’elle « se pose », qu’elle conscientise son positionnement. Elle décide en toute conscience, à une période charnière de sa vie de « prendre le pilotage » pour se construire sa future tranche de vie professionnelle.
Elle a délibérément décidé de changer de posture pour se mettre en locus interne afin de bâtir sa nouvelle vie professionnelle.
Quelques mots sur ce locus interne. Il part du postulat suivant : nous croyons que nos performances, notre sort, nos réussites dépendent surtout de nous-mêmes. C’est à rapprocher du concept du lieu de maîtrise. Nous avons alors tendance à vouloir agir sur les événements, nous sommes convaincus que les événements de notre vie découlent principalement de nos propres actions. Il y a des dénominateurs communs entre cette position de vue et le concept d’auto-efficacité personnelle cher à Locke et Durham.
Votre avis m’intéresse ! Qu’en pensez-vous ?
Et vous, comment avez-vous cheminé professionnellement jusqu’à aujourd’hui?
Dans votre poste actuel, êtes-vous pleinement accompli, satisfait ou ressentez-vous le besoin « de faire un arrêt sur image » pour comprendre le chemin parcouru ? Vous souhaitez capitaliser sur les stratégies (inconscientes) mises en place jusqu’alors ou au contraire ajuster, modifier ces stratégies pour devenir une personne plus épanouie, plus satisfaite, plus engagée, en un mot plus alignée ?
Je serai ravie de lire vos commentaires et d’échanger avec vous sur ces différentes questions.
Pour celles et ceux qui seraient prêt-es à engager une démarche de réflexion pour construire un nouveau projet professionnel, je reste à votre écoute pour en parler lors d’un échange tel ou skype (30 minutes gratuit).
Je vous propose de vous présenter le programme que j’ai créé pour vous créActivez-vous pour répondre à ce besoin!